La Serbie

La préméditation austro-germano-bulgare contre la Serbie

Nouveaux documents sur l'origine de la guerre

La victoire alliée sur les champs de bataille sera, selon toute probabilité, bientôt complétée et couronnée par la publication des documents authentiques putrichiens, allemands, magyars et — ce qui serait très nécessaire +— Dulgares, sur le vaste complot médité et organisé, en 1914, dans les capitales de cette longue chaîne d'Etats

-germaniques que s'étend de Berlin, par Vienne,

udapest et Sofia jusqu'à Constantinople. Le gouvernement M ar bavarois a fait le premier pas en publiant les rapports du ministre bavarois à Berlin, de l'époque ayant l'ultimatum autrichien et la guerre. Nous reproduisons ci-dessous ces documents, dont l'importance en ce moment est de tout premier ordre Ils établissent d’une façon indubitable que l'Autriche et l'Allemagne ont délibérément provoqué la pure pour écraser non seulement A petite Serbie mais aussi pour briser la résistance des démocraties occidentales et imposer à l'Europe et au monde entier, la domination germanique.

Ce qui n'était pas universellement connu, mais ve que cependant, mous avons toujours soutenu cans ce Journal, c'est la révélation que la Bulgare était depuis longtemps étroitement liée à l’Allemagne et l'Autriche-Hongrie Non salisfaite de la convention militaire séparée qu'elle avait conclue avec. l'Autriche-Hongrie, la Bulgarie tenait aussi à entrer formellement dans la Triplice. Elle insistait donc à Vienne pour être accueillie comme membre actif de la ‘Iriple Alliance, et les documents bavaroiïs nous apprennent que leur demande fut accueillie, Le comte Berchtold avait en effet, reçu l'autorisation de négocier avec [a Bulgarie au sujet de son admission ‘dans la Triplice. Que fa Bulgarie a 6t6 un ünstrument conscient du germanisme, d'autres documents encore plus explicites le prouveront avec toute la clarté possible, si leur publication n'est pas suspendue.

Pour nous Serbes, les documents bavaroîs finissent par nous libérer définitivement de l'accusation mensongère et perlide de la presse germanomagyare qui voulait vor dans la Serbie l'instipire et le promoteur de la guerre mondiale j'est en accusatrice et non pas en accusée que la Serbie se présentera à la conférence de la paix, et il est hors de doute que ccetté haute aéropagé lui fera Justice, la pleine justice.

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Le président du conseil des ministres de Bavière a entrepris de publier les documents du service bavaroïs concernant la période qui a précédé la guerre. Les détails suivants sont en premier transmis et sont tirés des rapports du comte Lerchenfeld, ministre de Bavière à Berlin.

Dans son rapport du 18 juillet 1914, le ministre bavarois à Berlin discutait les relations du gouvernement berlinois avec le fatal ultimatum de l'Autriche à la Serbie. Le rapport dit notamment:

« Suivant des pourparlers que j'ai eus avec le souis-secrélaire Zimmermann et ensuite avec les rapporteurs de l'Office des affaires étrangères, pour les Ba:kans et la Triplice, j'ai l'honneur de vous faire parvenir la communication suivante:

« La démarche que le cabinet de Vienne s’est décidé à entreprendre et qui consiste dans l’envoi d’une note sera faite le 23 courant. L’ajournement de cette action jusqu'à çe moment est basé sur le fait qu'on voulait attendre le départ de MM. Poincaré et Viviani de Petrograd afin de faciliter l'entente avec les puissances alliées au sujet d’une conire-action quelconque. Jusqu'à ce moment, on se donna à Vienne, l'apparence de dispositions pacifiques par l'envoi en congé simultané du ministre de la guerre et du chef d'état-major général. On reconnaît à Berlin que sous ce rapport le cabinet de Vienne a élé habile et l'on regrelte seulement que le comte Tisza, qui au début a dû êlre opposé à cette action brusque, ait quelque peu levé le voile par la déclaration qu'il a faite à la Chambre hongroise,

D’après ce que m'a dit M. Zimmermann, la note doit contenir les demandes suivantes: 1. Publication par le roi de Serbie d’une proclamation disant que le gouvernement serbe est complètement étrander au mouvement de la Grande-Serbie et qu'il ne l’approuve pas; 2. Ouverture d'une enquête contre les complices du meurtre de Sarajevo et sur la participation à celle-ci de fonctionnaires autrichiens; 8. Le gouvernement serbe devra intervenir contre les participants au mouvement de la Grande-Serbie. Un délai de 48 heures sera fixé pour l'acceptation de ces prétentions. Il va de soi que la Serbie. ne pourra pas accepter ces exigences incompatibles avec sa dignité d'Etat indépendant. La conséquence est la guerre. L'on est d'accord à Berlin que l'Autriche profite du moment favorable, même avec le danger de l'évolution ultérieure. des événements. Quant à savoir |si on aura à Vienne réellement le courage de cette action, cela paraît fort douteux chez von Jagow comme chez Zimmermann.

Le sous-secrétaire d'Etat a déclaré que PAutriehe-Hongrie, grâce à son manque de décision et à son é'ourderie, était devenue actuellement l'Homme malade en Europe comme cela avait été le cas pour la Turquie;-dont les Russes, les Italiens, les Roumains, les Serbes et les Monténégrins attendent le partage par uné action puissante et victorieuse. {

Une puissante et victorieuse intervention contre la Serbie arriverait à ce résultat que les Autrichiens et les Hongrois se sentiraient à nouveau comme constituant une puissance étatiste; la vie économique se reconstiluerait à nouveau et les aspirations étrangères seraient étouflées pour des années, En raison de lindignation régnant actuellement dans toule la monarchie au sujet du meurtre, on peut être sûr aussi des troupes slaves. Comme le général Conrad von Hætzendorff l’a luimême admis, ce ne serait plus le cas dans quelques années en raison du développement de la propagande slave. On est d'avis à Berlin que pour l’Autriche-Hongrie l'heure de la destinée a sonné et pour cette raison il a été répondu sans hésitalion à la demande présentée à Vienne que l’on était d'accord avec toute action quelle que soit la décision prise, même au risque d’une guerre avec la Russie.

La procuration en blanc donnée au chef du cabinet du comte Berchtold, venu à Berlin pour remettre une lettre de l’empereur et faire rapport verbal, allait si loin que le gouvernement austro-hiongrois était autorisé à négocier avec la Bulgarie au sujet de son:admission dans la Triplice. On

ne paraît pas à Vienne avoir altendu une

adhésion si absolue de l’Allemagne, mais Zimmermann a l'impression suivante: Ne serait-il pas désagréable aux ministres .de Vienne, toujours si peureux et indécis, que l'Allemagne les exhorte à la prudence et à la retenue? Une preuve combien à Vienne on hésite à prendre une décision, c'est que le comte Berchtold, trois jours après avoir présenté sa demande au sujet de l'alliance avec la Bulgarie, té'égraphiait qu’il avait encore des scrupules à conclure une alliance avec ce pays. Cest pourquoi on aurait vu de meilleur œil ici aussi que l'on ne tardât pas si longlemps dans l’action contre la Serbie et que le gouvernement serbe n’eût pas le temps d'offrir de lui-même une soumission sous la pression de la France et de la Russie. ÿ

L'Université de Neuchâtel à l'Université de Belgrade

L'Université de Neuchâtel a adressé à l'Université de Belgrade le salut suivant :

Neuchâtel, le 18 novembre 1918.

Depuis quatre ans, la Serbie, victime d'une injuste et lâche agression, a souffert le pire des martyrs qui puisse être infligé à un peuple libre, et l'Université de Belgrade a dû interrompre dans le deuil et la souffrance son labeur de recherches désintéressées.

Bien qu’exilés en des villes lointaines, ses professeurs ont pris à tâche de faire aimer et respecter leur patrie, et ‘VUniversité de Neuchâtel considérera comme un précieux privilège d'avoir eu pour hôte et pour ami l’un des savants les plus illustres de la Serbie, M. Jovan Cvijic.

Confiante dans la justice de sa cause, inébranlablement attachée à son idéal d’indépendance nationale, la Serbie a forcé l'admiralion de l’humantié, par un héroïsme; un courage et une loyauté que les épreuves les plus dures n’ont pu abattre.

L'heure de la victoire let des justes réparations a enfin sonné. L'Université de Neuchâtel tient à honneur de saluer la glorieuse délivrance du peuple serbe et la résurrection de Université de Belgrade.

Puisse cette dernière, forte de 8es traditions et de la liberté reconçquise, être plus que jamais le foyer d'une science qui, sans rien sacrifier des exigences de la

vérité, travaille à développer un esprit na-

tional et international de justice, seul fondement de toute institution politique durable. y Au nom du Sénat de l'Université de Neuchâtel: Le secrétaire, Le recteur.

Nouvelles de Serbie

Changements dans l'organisation d'un ministère serbe

Comme la Serbie, à la suite des guerres de 1912-1913, avait perdu son caraclère d’un Etat purement orthodoxe et comme elle le perdra encore davantage quand elle sera unie avec les autres pays Serbes, croales et slovènes, le Conseil des Ministres Serbe a décidé dans sa séance du 30 septembre d'apporter, conformément au nouvel état des choses, quelques modifications à l'organisation actuelle du Ministère de lInstruction publique et des Affaires ecclésiastiques et de lui donner en conséquence un autre kitre, à savoir le Ministère de lInstruction publique et des Croyances:

4 D mn | ._ LA SERBIE EE

Lundi 2 Décembre 1918 —

La Bulgarie après la capitulation

En

très intéressant —

— Un témoignage

Le «Times » du 20 novembre publie la correspondance suivante de son envoyé spécial à Sofia:

Lorsque par un ordre inattendu mais inexorable du général d'Esperey, common” dant en chef de l'armée d'Orient, l'avantgarde de l'armée serbe, d’un pied déjà sur le seuil de la Bulgarie, fut arrêtée dans sa poussée vers Sofia, il sembla aux Serbes que tous leurs efforts, toutes leurs souffrances et tous leurs sacrifices durant les trois années de guerre ont été endurés en vain.

Leur commandant lorsqu'il s'était rer mis de l'accès ,de rage inarticulé dont il fut frappé à la lecture d’un tel ordre, me dit ceci:

« Vous verrez que les Bulgares s'ils

“échappent à l'invasion proclameront immé-

diatement et ne cesseront pas de le soutenir, qu’ils n’ont pas été battus et que c’est ivlontairement qu'ils ont renoncé à la luttes Ils diront que les principes pour lesquels les Alliés combattent ont subi des modifications et qu'ils leur sont acceptables. (C’est pourquoi ils se seraient décidés spontanément à abandonner l'Allemagne, confiants dans la justice de l'alliance antigermanique, dent ils attendraient la réalisation de leurs buts de guerre. Ils vont maintenant lever leur tête aussi fièrement que s'ils n'étaient pas du toul coupables des crimes abominables commis contre no-

‘tre peuple. Ils oublieront bientôt leurs pro-

pres tribulations dans cette guerre et ils seront prêts à commettre de nouvelles agressions dans un avenir prochain. Le seul moyen de leur donner une bonne leçon aurait été de leur rendre la pareille el d'occuper provisoirement leur pays. Et voilà que maintenant on vient de leur applanir le chemin pour qu'ils puissent éviter la punition qu'ils ont certainement méritée et qu'ils n’espéraient plus pouvoir écarter par les armes, »

Ces paroles expriment les sentiments généraux de l’armée serbe. On peut difficilement s'attendre à ce que les considérations qui ont dicté la décision des Alliés, toutes compréhensibles par rapport au devoir chrétien .de l'oubli et de l'humanité, puissent produire un effet quelconque sur les idées d’un peuple qui pendant (rois années entières a altendu avec impatience le jour de revanche contre ceux qui ont diétruit et ravagé son pays. Mais il est troublant de constater que les prévisions serbes par rapport à l’évolution psychologique des Bulgares, après leur facile échappement à invasion, se réalisent presque point par point. J'ai rencontré el je me suis entretenu avec plusieurs chefs politiques en Bulgarie, du Ministère et ‘hors du Ministère, et j'ai constaté que leur aéfaite quoique admise à contre-cœur et avec des réserves aevant des étrangers, est absolument niée par les autres et sera bien{ôt tout-à-fait oubliée.

L'esprit du peuple bulgare qui a, non sans raison, tremblé de peur dans les jours critiques de la fin de septembre lorsque les Serbes se trouvaient à la porte de la Bulgarie, est devenu aujourd’hui sinon jubilant, alors tellement ‘rehaussé

ue lon veut ignorer toute obligation envers les puissances qui ont sauvé les Bulgares de la Némésis que seule la clémence de l'Entente a pu détourner d'eux. Et il est certain que la méconnaissance actuelle du danger auquel on vient d’échapper est destinée à se transformer tn un oubli complet. La presse et les chefs de la nation chercheront d'éloigner de la mémoire du peuple un épisode tellement désagréable à sa vanité nationale el à faire consacrer par J'histoire la tradition plaisante qu’en se rendant et se confiant au jugement impartial des grandes puissances les Bulgares sont restés jusqu'à la fin à l'abri de toute occupation.

« Désormais, déclarèrent prétentieusement les délégués bulgares au distingué général français à Salonique, vous pouvez nous considérer comme une nation neutre. »

« Pardon, Messieurs, répondit le général, vous n'êles pas neutres, mais vous êles un ennemi vaincu qui s’est rendu à discrélion. »

iCette véritable idée de leur situation actuelle ne peut suffisamment être Tr Spétée aux Bulgares. Parce qu'ici à Sofia on parle et l’on écrit de la reddition inconditionnelle à laquelle les Bulgares furent forcés après avoir été baltus comme d'un « armistice ». Le mot « capitulation » est universellement boycotté.

L’attitude du peuple ne peut pas précisément être qualifiée d’arrogante. Loin de cela, mais cette attitude est pourtant extraordinaire et privée de tout indice révélant la conscience de la défaite subie, Les Bulgares ne montrent aucune campréhension du danger dont ils viennent d'être sauvés. Soldats et civils tous veulent ignorer la présence de leurs ennemis d'hier; lorsqu'ils les regardent, ils le font avec un air de dépréciation, « Il semble

que vous ayez quelques bons poinls comme soldats, nous disent-ils, mais vous êtes loin de pouvoir vous mesurer avec les nôtres. » Nos soldats britanniques n’ont pas manqué de retenir cela. Ils m’assurent que les Bulgares n'auraient pu se comporter avec plus d'indépendance même b’ils avaient gagné la guerre.

. Les ministres et les hauts fonctionnaires sont au moins dans l'apparence complaisants à toutes les demandes des aulorilés françaises et britanniques, demandes basées sur les clauses de la capitu-

lation. Mais leurs ordres ne sont pas sou-.

vent suivis par leurs subordonnés sous des prétexles qui ne pourraient pas résister à la critique. Il semble que nous Britanniques supporlons ces petits coups avec plus de patience que nos alliés français qui sont prêts à les écarter dung main ferme. J'ai entendu parler d’un cas où un général français ayant oblenu du ministre de la guerre des quartiers pour ses troupes s'est vu refuser ces quartiers par un commandant local et ce n’est qu’après avoir menacé de bombarder immédiatement la ville qu'il a pu recevoir salisfaction. Des Bulgares qui professent aujourd'hui d'avoir été depuis longlemps des amis secrets de lEniente, il y en a une légion. M. Malinoff m'a assuré qu'il étail également de ce nombre. Mais il est difficile de concilier celle déclaration avec l’article véhément anti-ententiste publié par son organe, le « Préporeltz» pas plus en arrière que le 11 septembre. Il n'y a pas de doutes que comme M. Guechoff beaucoup de Bulgares n’approuvaient pas la politique qui a conduit leur gouvernement à faire la guerre, Maïs le ton de la presse bulgare pendant toule la durée de la guerre et jusqu'à la veille de la capitulation a été manifestement hostile à nous. Il n’y pas d’exceptions à celte règle.

Ceux qui se déclarent aujourd’hui partisans de l'Entente affirment que le peuple bulgare n'avait pas de voix au moment où l’on décidait de la politique du gouvernement. Depuis que M. Radoslavoff était venu au gouvernement, disent-ils, tout le pouvoir a été concentré dans les mains du roi Ferdinand dont il était la créature. L'attaque contre la Serbie en 1915 auraït été décidée sans consultation de la Chambre. La même tendance de se disculper se manifeste dans les explications que lon donne au sujet de l'attaque bulgare contre la Serbie et la Grèce en 1918. À en croire à mes informateurs le peuple bulgare ne serait coupable d'aucune action et d’aucune mauvaise intention dans les malheureux événements dans ces dernières cinq années. L

Un appel allemand déplacé

La «(Gazette de Cologne», au aom de la presse de Cologne, vient d'adresser à tous les journaux des pays alliés et neutres un appel dans lequel elle implore leur protection « contre les abus de la force et contre les actes d’inhumanité »! Bien que la «Gazette de Cologne» ne nous ait pas visé en rédigeant son appel, nous nous croyons en droit de lui répondre par quelques mots, étant donné que notre journal fait partie de la presse alliée.

Or, nous constaterons que cet appel est aussi superflu que déplacé et nos ennemis, s'ils n& nous apitoyaient pas déjà, nous parafraient ridicules, lorsqu'ils viennent mous parler, tout À fait sérieusement, d'abus de la force et d'actes d'inhumanité! Les Allemands peuvent être, sous ce rapport, parfaitement rassurés, car les nobles peuples de notre ligue n'admetiront jamais mon seulement l'abus de la force, mais pas même l'usage de la force comme telle; quant aux actes d'inhumanité, ils ont été et seronb touJours réservés aux Allemands et à leurs: barbares satélites. Les Alliés ne seront jamais capables de faire la dizième partie des horreurs que les Allemands, loyalement assistés par leurs complices magyars et bulgares, ont commises seulement en Serbie, sans parler de la Belgique et du nord de la France. Mais si nous pouvons rassurer ns ennemis au sujet de l'abus de la force et des actes d'inhumanité, nous ne pouvons pas leur promettre que la Justice ne sera pas rendue aux coupables et. mous supposons que nos ennemis me nous le demanderont pas. Ce serait com-

metre ‘une injustice que de ne pas rendre justice ‘

aux criminels. Ce qui est dit pour les Allemands vaut aussi pour tous leurs complices.

La mentalité bulgare

Le correspondant, particulier du « Times », M. G. Ward Price, relate dan$ un {élégramme de Sofia, publié dans le numéro du 24 octobre du dit journal, que les aviateurs bulgares ont exprimé aux aviateurs anglais leur désir ardent de ser” vir dans l’armée britannique. Cete offre fut naturellement déclinée, mais elle fourni aux Anglais un document de Plus de la psychologie des soldats bulgares.