La terreur à Paris

LA MISÈRE 103

toyens du faubourg Saint-Antoine une menlion honorable.

Quatre mois après, la question des accaparements devait revêtir un caractère particulièrement terrible.

Le conventionnel Debry, dans la séance du 5 décembre 1792, raconta ce fait odieux: Un laboureur s'était présenté au marché de Gonesse avec du blé et un inconnu lui avait offert 30 livres de la mesure, que le cultivateur laissait à 29 livres.

D'autres conventionnels signalèrent des faits analogue d'accaparement de toute espèce de marchandises sous le fallacieux prétexte des besoins des armées de la République”.

La conventionnel Thuriot demanda que la Convention décrétât la peine de six années de fer contre tous ceux qui faisaient volontairement hausser le prix des denrées.

Un membre de la Convention, dont malheureusement Je nom n'est pas passé à la postérité, fil cette brève et terrible motion:

! On ne facilitait pas les approvisionnements parles mesures que nous rapporte La Harpe. ÿ

« On n’oubliera pas, écrit-il, comment Lebon et presque tous les commissaires traitaient les pauvres gens qui osaient s'endimancher, qui ne célébraient pas la décade. La tyrannie fut poussée au point que, quand les habitants de la campagne venaient, les jours de marché, apporter leurs denrées dans les villes, ils étaient chassés outrageusement par les autorités constituées et menacés de la prison et de la confiscation de leurs denrées, s'ils ne revenaient pas au jour marqué par la décade, surtout si ce jour était un dimanche... »

(Du fanatisme dans la langue révolutionnaire.)