La terreur à Paris

LA MISÈRE 107

Par suite, depuis février 1793, le pain au lieu de de 3 sous vaul 6 sous ‘.

Devant cette disette la colère populaire s’attaque à tous. Plus que jamais on fait la chasse aux grains et aux farines et, comme le peuple crédule s’imagine qu'on veut l'affamer, il s'en prend à ceux-là mêmes qui lui procurent des approvisionnements. Compromis par la dangereuse accusation d'accapareurs, les malheureux conducteurs de convois risquent le plus souvent leur peau.

Ainsi en est-il à Charenton, le 2 août.

Dans cette localité, voisine de Paris, des gardesfrançaises rencontrent une voiture pleine de farine. L'homme qui la conduit décline sa qualité, prouve qu'il fait partie lui-même des gardes-françaises et atteste qu'il amène son chargement place de Grève, à Paris.

« En vain, dit un écrivain, le grenadier leur montraitil le numéro de sa chemise ; les bruits qu'on a répandus sur ces sortes de déguisements préoccupaient si fort ceux à qui il parlait, qu'il se serait vu en danger, si deux sergents ne l'eussent reconnu pour être de la caserne Popincourt, compagnie de Sainte-Marie. »

! Et en beaucoup d'endroits de 8 à 12 sous. « Depuis quinze jours, le pain vaut de 16 à 18 sous la livre. Nos montagnes sont dans la misère ia plus affreuse. L'administration distribue un huitième de setier par personne, et chacun est obligé d'attendre deux jours pour avoir son tour... » Lettre de Glermont du 15 juin 1793. Moniteur, XNIE, 2.