La terreur à Paris

LA MISÈRE 115

faisait que s’aggraver et la fermentation populaire était si grande que pour empècher le sang de couler, défense fut faite aux femmes d'aller faire queue aux boucheries avec des assiettes ou des plats; elles ne devaient emporter avec elles que des serviettes et des torchons.

Un membre du comité de la section des Droits de l'homme proclama, au son du tambour, qu'il ne serait plus délivré de bœuf que pour les gens malades, et que ceux qui voudraient en obtenir seraient obligés de se munir de cartes spéciales.

Les femmes du peuple s'écrièrent : « Il nous faudra donc maintenant faire du bouillon avec de la viande de chien ! »

A cet état de choses les législateurs ne trouvaient à opposer que de grandes déclamations, de longs et fatidieux rapports.

Le 21 février 1194 (5 ventôse an I), Barère fit la lecture de son rapport sur les subsistances :

« Nous ne viendrons pas, dit-il, comme des capucins politiques instituer au milieu des besoins nombreux de la République ce qu'on appelait ridiculement un Caréme.

Nous savons bien que cette institution était puisée dans la nature puisqu'il existe une époque dans la reproduction des animaux utiles à l’homme, époque qui doit être ménagée, protégée mème contre la voracité des villes. Nous savons bien que l'époque où nous sommes était connue par des jeuneurs fanatiques et par une société religieuse ; les prêtres, qui avaient partout gâté l'ouvrage