La terreur à Paris

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de la nature, avaient en cela suivi son ordre invariable. Mais la renaissance du printemps commandait à l’homme bien plus puissamment que les pratiques de la superstition de changer ses aliments, de se rapprocher quelque temps des ressources que la végétation fournit à la santé publique. Ce n’est pas inutilement que la terre reprend à cette époque sa fertilité et répand ses bienfaits sur l’homme, mais ce n'est pas au législateur à imiter le prêtre ; ce n’est pas à la Convention nationale à faire ce que Moïse et le pape ont ordonné. Les Juifs et les catholiques faisaient par force et par superstition ce que des républicains feront par amour pour la liberté.

« Dans ce moment même en Anglelerre, c’est par des ieûnes religieux que les ministres préparent le peuple à à l’anéantissement de son commerce et qu'ils l'enivrent de haine contre la France et d'horreur pour la liberté et Les droits des hommes.

« Soyons plus près de la nature ; n’ordonnons pas de ces jeünes ridicules ni impies : n’imitons niles prêtres ni les rois ; chassons les uns et battons les autres, en nous imposant volontairement des privations nécessaires.

« Nos pères, nous-mêmes, nous avons jeüné pour un saint du calendrier, pour un moine du x° siècle ou pour une supercherie sacerdotale; jeünons plutôt pour la liberté, elle est bien plus sainte que toutes les institutions religieuses. Faisons des économies momentanées ; imposons-nous volontairement une frugalité civique pour le maintien de nos droits.

« Ajournons cette partie de nos plaisirs que la table permet aux républicains; supprimons les délices qui n’appartiennent qu'aux sybarites, que les citadins ne

"