La terreur à Paris

LA MISÈRE 417

dépensent que ce qui est nécessaire : encore quelques mois, et la France libre bénira ses défenseurs et vous aurez fondé, en même temps que les mœurs républicaines, celles de la tempérance et de l'égalité !, »

Le boucher Legendre, venant remplacer Barrère à la tribune, s'écrie à son tour :

« Si la Convention, ditil, se borne à inviter à un carême politique, elle manquera son but. Tous les bons patriotes se passeront de viande, le peuplé se soumettra à votre invitation par amour pour la liberté; maisleriche, le sybarite continuera de s’engraisser avec une nourriture qui ne doit être que pour les défenseurs de la patrie, paree qu'il paiera la viande ce que le boucher voudra la lui vendre. /l est urgent que la Convention fasse pour la République ce que les prêtres avaient fait pour la supersiition. Décrétez un CARÊME CIVIQUE '; autrement la disette de la viande se fait sentir dans toute la République… « Avant la guerre de la Vendée, les départements qui en ont été le théâtre fournissaient six cents bœufs par semaine depuis ce qu’on appelait Päques jusqu à l'époque qu'on appelait Saint-Jean: Aujourd'hui rien ne nous vient de cette partie de la République. Nous tirions aussi des bœufs de l'étranger ; la lutte que nous avons avec tous les despostes de l'Europe nous enlève cette ressource. Citoyens, on détruit l'espèce en mangeant le père, la mère et les enfants.

« Aussitôt que le premier coup fut porté aux prêtres,

! Moniteur, 23 février 1794.

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