La terreur à Paris

LES RUES A5

auxquelles on donne le nom de Fadots. On les nomme Porte-Falots.

« À Ja sortie des spectacles, ces Porte-falots sont les commettants des fiacres ; ils les font avancer ou reculer, selon la pièce qu'on leur donne. Comme c’est à qui en aura, il faut les payer grassement, sans quoi vous ne voyez ni conducteurs ni chevaux. Ces drôles alors s'égayent entre eux. Quand ils voient sortir un Gascon bien sec avec ses bas tout crottés, ils croisent leurs feux pour éclairer sa triste figure, et puis ils lui crient aux oreilles : « Monseigneur veut-il son équipage? Comment se nomme le cocher de monseigneur!?... »

Il y a en effet des fiacres dans Paris dès cette époque. En 1790, les cochers se sont adressés à l'Assemblée nationale : ils lui ont apporté une pétition afin d'obtenir une augmentation du tarif.

Mercier ne les adore pas :

«Rien ne révoltel’étranger, dit-il, qui a vules carrosses de Londres, d'Amsterdam et de Bruxelles, comme ces fiacres, et ces chevaux agonisants.

« Quand les cochers sont à jeun, ils sont assez dociles ; vers le midi, ils sont difficiles; le soir ils sont intraitables. Les risques fréquentes qui s'élèvent sont jugées chez les commissaires, ils inclinent toujours en faveur du cocher.

« Plus les cochers sont ivres, plus ilsfrappent leurs chevaux, et vous n'êtes jamais mieux menés que quand ils ont perdu la tête. » |

! Mercier, Tableau de Paris.