La terreur à Paris

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Dans les rues les plus fréquentées, les fiacres sont doublés par un service de brouettes et de chaises à porteur qu’on loue à la course et dont les porteurs sont coilfés de bonnets rouges. Les brouettes coûtent de quinze à vingt sous, les chaises de vingt-cinq à trente.

On trouve aussi chez les loueurs des carrosses de remise au mois, à la journée et même à la demijournée et des carrosses de place numérolés que l'on payait une livre quatre sous, mais iluest toujours impossible de s’en procurer après onze heures du soir *.

Encore les rues ne sont-elles pas sûres, même en plein jour. Le brigandage y règne en maitre. Des bandes de voleurs y dévalisent à midi les passants. Elles osèrent, même sous la protection d'une fausse patrouille, commettre un vol audacieux, le vol du garde-meuble {le 16 septembre 1792). On retrouva les Juifs dans cette affaire; huit d’entre eux furent arrêtés. Deux furent reconnus coupables : l’un Lire (Louis), natif de Londres, âgé de vingt-huit ans, marchand de profession, demeurant rue Beaubourg, fut arrêté, le 13 octobre 1792. Condamné à mort et exécuté immédiatement, comme un homme dont on n’avait rien à apprendre, il fut inhumé rue d'Anjou dans le cimetière de la

1 Jusqu'en 1790, ce furent les frères-Perreau qui eurent le privilège des carrosses de place de la ville de Paris, privilège qui leur fut retiré en 1790.