La terreur à Paris

LES RUES 155

ordonné et les Parisiens s'en plaignaient vivement. Les secours contre l'incendie étaient à l’état rudimentaire. Au commencement du xvim° siècle, on avait créé des gardes-pompes qui étaient, au début de la Révolution, au nombre de 160. Ils disposaient seulement de trente pompes à incendie montées sur des chariots à bras, éparpillées dans Paris, dans trente dépôts, qui servaient en même temps de corps de garde et où l'on pouvait s'adresser nuit et jour pour demander des secours.

L'eau nécessaire au service des pompes devait réglementairement se trouver dans des tonneaux toujours pleins et toujours prêts à être attelés.

Mais cette eau-là n’était pas suffisante et quand, arrivé sur les lieux d’un incendie, il fallait combattre le fléau, on était paralysé, car l'eau faisait toujours défaut. Paris, il est vrai, n’était alimenté que par les eaux provenant des coteaux situés au nord, et qu'on appelait les eaux de Belleville et des Près-SaintGervais. Il y avait aussi les eaux amenées par le l'aqueduc d’Arcueil, qui aboutissait à un château d'eau situé près de l'Observatoire. Tout cela eùt été bien insuffisant si l'on n'avait eu la Seine. Les frères Périer venaient d'installer à Chaïllot deux pompes à feu, comme on disait alors, c’est-à-dire deux machines à vapeur destinées à l'élévation des eaux, et deux autres au Gros-Caillou. Depuis quelques années fonctionnaient la pompe Notre-Dame