La terreur à Paris

LA PRESSE 169

volutionnaire Prudhomme, qui à choisi pour collaborateur Anaxagoras Chaumetle, l'inventeur des fêtes de la Raison : Favre d'Églantine, un filou; Silvain Maréchal, l'athée; Loustalot, l’exalté, dont les clubs des Cordeliers et des Jacobins portèrent le deuil pendant trois jours, comme un deuil national. Le style de cette feuille vaut celui du journal de Marat.

Le numéro 2 parle ainsi de la mort de Foulon :

« Cette tête était portée au haut d'une lance dans toutes les rues de Paris. Une poignée de foin était dans sa bouche, allusion frappante des sentiments inhumains de cet homme barbare. Son corps, trainé dans la fange et conduit de toutes parts, annonçait aux tyrans la vengeance d'un peuple justement irrité, Ainsi finit cet être cruel, qui n’exista que pour se faire détester, pour mériter la haine des hommes, faire souffrir les malheureux et recevoir enfin le prix de tant d’iniquités. Ilestsans doute un Dieu juste qui veut que tôt ou tard les méchants soient punis de leurs forfaits. »

* Il était l’auteur de misérables pamphlets : Les crimes des rois et des reines de France, des empereurs d'Allemagne, des papes, et c’est lui qui proposait de donnerle hom de rue de la Vérité à cette rue de Sorbonne qui conduisait, écrivait-il, à des écoles où l'on a si longtemps professé le mensonge avec une effronterie vraiment sacer- . dotale (n°175 des Révolutions de Paris). Nous pouvons ajouter à cela le souvenir d'une autre bêtise analogue. En 1792, il y avait au collège de France un professeur d'un mérite exceptionnel, l'abbé Delille, le traducteur des Géorgiques. Un arrêté le remplace dans sa chaire par le citoyen Paris, officier municipal qui avait fait un ouvrage en vers Sur Jean-Jacques Rousseau.

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