La terreur à Paris

LA PRESSE 175

«.. Sera-ce à titre d'écrivain et de bel esprit que tu prétends, Hébert, peser dans ta balance nos réputations ? Mais y a-t-il rien de plus dégoûtant, de plus ordurier que la plupart de tes feuilles? Ne sais-tu donc pas, Hébert, que, quand les tvrans de l'Europe veulent avilir la république, quand ils veulent faire croire que la France est couverte des ténèbres de la barbarie, que Paris, cette ville si vantée par son atticisme et son goût, est peuplée de vandales ; ne sais-tu pas, malheureux, que ce sont des lambeaux de tes feuilles qu'ils insèrent dans leurs gazettes 2... comme si on ne pouvait parler au peuple qu'un langage aussi grossier ; comme si c'était là le langage de la Convention et du comité de salut public; comme si tes saletés étaient celles de la nation ; comme si un égout de Paris était la Seine.

Aülleurs il l’apostrophe en ces termes :

« Est-ce toi, Hébert, qui oses parler de ma fortune 1? toi, que tout Paris a vu, il y a deux ans, receveur de contre-marques à la porte des Variétés, dont tu as été rayé pour cause dont tu ne peux pas avoir perdu le souvenir. Est-ce toi qui oses parler de mes quatre mille livres de rente? toi qui recois cent vingt millelivres de traitement du ministre Bouchotte, pour soutenir les motions des Clootz et des Proly... Cent vingt mille livres à ce pauvre sans-culotte Hébert, pour calomnier Danton, Lindet,

* Hébert avait traité Desmoulins de conspirateur à mener à la guillotine et lui avait reproché sa fortune,