La terreur à Paris

176 LA TERREUR A PARIS

Cambon, Thuriot, Lacroix, Phelippeaux, Bourdon de l'Oise, Barras, d'Églantine, Fréron, Legendre, Camille Desmoulins, et presque tousles commissaires de la Convention ! pour inonder la France de ses écrits, si propres à former l'esprit et le cœur, cent vingt mille francs de Bouchotte ! S'étonnera-t-on, après cela, de cette exclamation filiale d'Hébert à la séance des Jacobins? « Oser « attaquer Bouchotte! Bouchotte, à qui on ne peut « reprocher la plus légère faute! Bouchotte, qui à mis « à la tête des armées des généraux sans-culottes ! Bou« chotte, le patriote le plus pur ! » Je suis surpris que, dans le transport de sa reconnaissance, le père Duchesne ne se soit pas écrié : « Bouchotte, qui m'a donné cent vingt mille livres depuis le mois de juin ! »

Le Vieux Cordelier de Camille Desmoulins parut de frimaire à pluviôse an Il. Une scission s'était formée dans la Montagne: on avait fait un parti de soi-disant indulgents. C’est alors que Desmoulins crut bon de lancer son journal.

Dans le premier numéro, il dit que l'exagération des idées révolutionnaires est le grand écueil du système :

« Il ne reste plus à nos ennemis, dit-il, d’autres ressources que celle dont s’avisa le sénat de Rome, quand, voyant le peu de succès de toutes ses batteries contre les Gracques, il s’avisa de cet expédient pour perdre les patriotes. Ce fut d'engager un tribun à enchérir sur tout ce que proposerait Gracchus, et, à mesure que celui-ci ferait quelque motion populaire, à en faire une bien