La terreur à Paris

LA PRESSE Vi

plus populaire encore, afin de tuer ainsi les principes et le patriotisme par les principes et le patriotisme poussés jusqu'à l’extravagance. Le Jacobin Gracchus proposait-il le repeuplement et le partage des terres de deux ou trois villes conquises, le ci-devant Feuillant Drusus proposait d'en partager douze. Gracchus mettait-il le pain à seize sous, Drusus mettait à huit sous le maximum. Ce qui lui réussit si bien, que, dans peu, le peuple du Forum, trouvant que Gracchus n'était plus à la hauteur, et que c'était Drusus qui allait au pas, se refroidit pour son véritable défenseur, qui, une fois dépopularisé, fut assommé par l'aristocrate Scipion Nasica dans la première insurrection. »

Camille Desmoulins, qui ne se génait guère pour envoyer ses amis à la mort, s'élève dans le numéro suivant contre le gouvernement de la Terreur et la loi des suspects. Il trace un tableau des accusations de lèse-majesté, à Rome. Mais ce tableau , — personne ne s’y trompa, — s'applique à Paris:

« … Bientôt ce fut un crime de lèse-majesté ou de contre-révolution à la ville de Nursia d’avoir élevé un monument à ses habitants morts au siège de Modène, en combattant cependant sous Auguste lui-même, mais parce qu'alors Auguste combattait avec Brutus ; et Nursia eut le sort de Pérouse. — Crime de contre-révolution à Libon Drusus d'avoir demandé aux diseurs de bonne aventure s'il ne posséderait pas un jour de grandes richesses, — Crime de contre-révolution au journaliste