La terreur à Paris

LA PRESSE 181

Abordons maintenant l'étude des journaux réactionnaires au service de la contre-révolution *. C’est parmi les rédacteurs de ces feuilles que se trouvent les hommes les plus courageux. Quand la peur glace tout le monde, eux seuls osent élever la voix et au péril de leur tête.

Le journal le plus intéressant, la feuille la plus piquante, la plus spirituelle, la plus amusante, de la Révolution, c’est le journal intitulé : {es Actes des Apôtres. Il avait pris pour épigraphe : Quid domini facient, audent quum talia fures ? — Liberté, gaieté, démocratie royale (Van de la liberté zéro). Il eut

* Un pamphlet contre-révolutionnaire de 1790, le Secret de lu condilion des ennemis de la Révolution française, disait que, depuis 1789, la Prusse jouait, en France, le rôle d'agent provocateur ; naturellement on y trouve la présence d’un Juif :

« Le sieur Ephraïm, banquier, juif, neveu de cet autre Ephraïm qui, ministre de Frédéric le Grand, pendant la guerre, ne trouva d'autre ressource que d'inonder PAllemagne de fausse monnaie ; le sieur Ephraïm est ici entretenu par le roi de Prusse. Il prétend être chargé d'acheter des biens nationaux; et il n'y a pas une seule offre de faite par lui; tantôt il annonce être chargé de proposer un traité de commerce, et un traité de commerce entre la France et la Prusse est une incroyable chimère. Cet homme passe sa vie avec MM. de Lameth et Mm° de Sillery (de Genlis); il a des conférences secrètes avec M, d'Orléans, il estintroduit chez lui, la nuit, par une porte; il a de fréquents entretiens avec le ministre de Prusse; et il touche souvent des sommes considérables chez M. de Laborde. Cet homme s’environne de tous les subalternes ré volutionnaires qui remplissent nos cafés et y fomentent l’exaltation. Cet homme ne parle de notre révolution qu'avec un enthousiasme suspect. Enfin cet homme répète et ose dire au milieu d’un café qu'il n'y aura de liberté en France que lorsqu'on aura tué la reine. »

Il