La terreur à Paris

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étudiait le front de la victime, et les scélérats y cherchaient la candeur ef la vertu comme un juge tâche d'y découvrir le crime caché du coupable. »

C'est ainsi que Xénophon esquissait le tableau de la capitale de l’Attique sous le règne des Trente Tyrans.

C'est ainsi qu'un historien de la fin du xvin® siècle aurait pu retracer le tableau de Paris sous le régime de la Terreur ‘.

Egarés par une sensiblerie dégénérée en manie, par un prétendu culte de la raison qu'avaient mis à la mode Voltaire et Rousseau, les hommes de la Révolution trouvaient que l’ancienne France avait besoin d’un nouveau baptème ?, et, en aveugles, ils couraient à la perte de tout ce qui avait fait jadis la force et la gloire de la patrie.

La Révolution fut ainsi le produit d'une vaste névrose qui s’attaqua à tout un peuple, détraquant les uns, paralysant les autres, amenant un régime de sang et d'anarchie.

Alors, et du jour où, devant l'autorité impassible,

# « La Terreur, dit M. de Lescure, c'est la révolution à découvert, en action, sans phrases, sans illusions, sans mensonges, dans la nudité cynique et féroce de l'ilote populaire passant de l'ivresse du droit de tout dire à celle du droit de tout faire, de l'ivresse du vin à celle du sang.

* Bailleul disait de Robespierre : « Il se croyait un être privilégié, mis au monde pour en devenir le régénérateur et l'instituteur. » (Mémoires de Carnot, t. I, p. 516.)