La terreur à Paris
994. LA TERREUR À PARIS
en leur disant, dans sa farouche gaieté : « Tiens, voilà ton extrait mortuaire. »
A minuit, le concierge lui-même visitait tous les cachots, toutes les chambres, accompagné de deux guichetiers et de deux énormes chiens. Tandis qu'il conversait avec nous, l’un des guichetiers s'en allait sondant les murs et le plafond avec une longue pique, pour s'assurer si l'on n'y avait pas fait quelques trous : on appelle cela des houzards; car dans les prisons on se sert, pour bien des choses, d'expressions toutes différentes de celles qu'on emploie dans le commerce ordinaire de la vie : les brigands qui y séjournent ordinairement y ont introduit un langage particulier, qu'on appelle argot.
- Le lendemain, à neuf heures dans l'hiver, on venait ouvrir nos cachots...…..
C'est dans ce moment que le voleur Barrassin venait nous visiter et faire nos chambres. Si par hasard nous laissions quelque chose sous sa main, même de l'argent, il nous le rendait avec la plus scrupuleuse fidélité...
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« Comment ! Barrassin, lui disais-je un jour, vous qui êtes un si honnête homme ici, pouvez-vous faire le métier de voleur lorsque vous êtes libre, comme vous en convenez vous-même? — Ah! c'est que l'intérêt n'est pas le même. — Et comment donc cela ? La probité ne doitelle pas être la même partout ? N'avons-nous pas toujours les mêmes motifs de ne pas nous en écarter ?— Je n'entends rien à tout ce verbiage-là ; mais je sais que, si nous étions libres tous deux et que je vous rencontrasse au coin d’un bois, je pourrais peut-être bien vous voler, peut-être