La terreur à Paris

978 : LA TERREUR A PARIS

bancs ; deux hommes en chemises teintes de sang, le sabre à la main, gardent la porte du guichet ; un vieux guichetier a la main sur les verrous. En présence du président, trois hommes tiennent un prisonnier qui parait âgé de soixante ans.

« On me place dans un coin du guichet, mes gardiens croisent leurs sabres sur ma poitrine, en n''avertissant. que si je fais le moindre mouvement pour m'évader, ils me poignarderont. |

« Ces hommes qui boivent, qui fument, qui dorment au milieu des cris de leurs semblables impitoyablement égorgés, au milieu des fureurs de ceux dont la soif du sang s'accroît à mesure qu'ils en voient répandre dayantage, présentent un tableau encore inconnu dans l’histoire du genre humain.

« Je ne crois pas que personne ait, avant notre RévoJution, assisté à un pareil spectacle.

« Ges juges avaient une liste de tous les prisonniers avec leurs écrous, contenant les motifs de leur détention à . côté de leurs noms ; les membres du comité de surveillance de la Commune, les municipaux ou autres personnes initiées dans ces affreux mystères avaient ajouté des notes plus ou moins funestes, qui indiquaient à ces jugesbourreaux la conduite qu'ils avaient à tenir. Après un court interrogatoire, dont on se dispensait souvent, surtout lorsqu'il était question de quelques malheureux prêtres non assermentés, les deux assassins à la garde desquels on les avait confiés, les poussaient dans la rue en criant : À la Force! si c'était à l'Abbaye qu'ils étaient jugés, et: À l'Abbaye ! s'ils devaient être massacrés à la Force; et ils tombaient au milieu des sabres, des piques, des massues