La terreur à Paris

66 LA TERREUR À PARIS

Un autre jour, c'était du cœur d'un grand Français qu'il s'agissait. Le19 janvier 1794, les citoyens composant la société des Cordeliers se présentent à la barre du Sénat francais avec le cœur de Marat dont ils sont dépositaires. L’orateur de la députation demande « que la Convention décrète l’impression des ouvrages de Marat, dont le précieux dépôt est entre les mains de son épouse. Les écoles primaires trouveront dans ces écrits les éléments d'un cours de morale républicaine, tous les citoyens la règle de leur conduite ».

Il faut espérer que le livre offert, en des temps où il était moins cher aux citoyens de la Société des Cordeliers, par le royaliste Marat à la reine Marie-Antoinette aurait été du nombre.

barrière Saint-Victor, sur l’un des piliers, en sculpture, le croiriezvous? j'ai vu l'énorme tête d’un lion, gueule béante, et vomissant des chaînes dont il menace les passants. Peut-on imaginer un emblème plus effrayant du despotisme et de la servitude ? »

«L'orateur lui-même imitait le rugissement du lion. Tout l'auditoire était ému, et moi qui passais si souvent à la barrière SaintVictor, je m'étonnais que cette image horrible ne m'eût point frappé. Je fis donc, ce jour-là, une attention particulière, et sur le pilastre, je vis pour ornement un bouclier pendu à une chaîne mince, que le sculpteur avait altachée à un petit mufle de lion, comme on en voit à des marteaux de portes ou à des robinets de fontaines ».

! Un bibliophile bien connu, le baron Double, a retrouvé l’exemplaire dédicace de ce livre offert par Marat à la reine Marie-Antoinette, intitulé Le Féu; il est relié en marocain vert plein et porte les armes de la Reine de France, c’est-à-dire les blasons accolés de France et d'Autriche. Marat, qui, avant d’être un fougueux révolutionnaire, s’occupait de sciences, y traite du feu et de la lumière.