La terreur à Paris

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ânes bâtés, qui ignorent jusqu'aux éléments de l'histoire des peuples. Méconnaiître et détester Fhistoire a été le premier mot del’évangile révolutionnaire. Pour eux, le mépris de l’histoire du passé est le commencement de la sagesse. Lisez ce qu’écrit l’un d'eux, Romme le Montagnard : :

« Je déteste l’histoire presque autant que la simple littérature, écrivait-il à l’un de ses amis... l’histoire des sciences est essentielle. l’histoire des mœurs a beaucoup d'inconvénients et n’a pas été traitée d’une manière intéressante et ex professo. Mais l'histoire politique, l'histoire des conquêtes est toujours celle des carnages, des injustices, des cruautés, de l'ambition des hommes de tous les âges. »

Et l’on avait fait un législateur, un juge de cet 5 JUS homme là ! Le 1% janvier 1793, Legros s’écrie aux Jacobins :

« Citoyens, les patriotes ne doivent passe compter, ils se pèsent. Un patriote dans la balance de la justice doit peser plus que 100,000 aristocrates, et un jacobin doit peser plus que 100,000 feuillants. Un républicain doit peser plus que 100,000 monarchistes. Un patriote de la montagne doit peser plus que 100,000 brissotins. D'où je conclus que le grand nombre de votants contre la mort

1 Romme le Montagnard, par Marc de Vissac, 1883. CleumontFerrand .