La terreur à Paris

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LA TERREUR A PARIS

peut définir nous précipita tous à genoux, et, les mains jointes, nous la recümes... A la veille de paraître devant l'Etre suprème, agenouillés devant ses deux ministres, nous présentions un spectacle indéfinissable : l'âge de ces deux vieillards, leur position au-dessus de nous, la mort planant sur nos têtes et nous environnant detoutes parts, tout répandait sur cette cérémonie une teinte auguste et lugubre ; elle nous rapprochait de la divinité, elle nous rendaitle courage; tout raisonnement était suspendu, et le plus froid et le plus incrédule en reçut autant d'impression que le plus ardent et le plus sensible. Une demiheure après, les deux prêtres furent massacrés, nous entendimes leurs cris. »

La liberté aussi, les révolutionnaires l'ont confisquée à leur profit. On possédait une liberté plus grande sous l’ancien régime que pendant la Terreur. « Pendant vingt-cinq ans, écrit Rétif de la Bretonne H j'ai vécu à Paris, plus libre que l'air. Deux moyens suffisaient à tous les hommes pour Yétre libres comme moi : avoir de la probité et ne point faire de brochures contre les ministres. Tout le reste était permis, et jamais ma liberté n’a été gènée. Ce n’est que depuis la Révolution qu'un scélérat est parvenu à me faire arrêter deux fois. »

On fut si lâche, si trembleur, que le domicile privé devint même violable, On entrait là comme chez soi, même dès 1791.

! Nuits de Paris, la onzième nuit, page 36,