La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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ne possédaient guère que 5 à 6 mares d’argenterie, lune dans l’autre; il expliquait encore en révélant, pour les flétrir, les scandaleux pillages, dont ces biens ne cessaient d’être l’objet.

Les cloches des églises, dont le poids pouvait être évalué à 30 millions de livres pesant, étaient estimées par Ramel 15 millions, contre l'estimation de 184 millions qui avait été donnée primitivement sous la Constituante. Mais Cambon déclare que la conversion des cloches en monnaie, loin d’avoir été utile à la République, avait coûté plus de 5 à 6 millions à raison du cuivre employé pour lalliage (12 brum. an IN).

Les documents analysés au chapitre VII: nous édifient sur le compte du mobilier de la Couronne, qu'ils montrent dilapidé de tous côtés, sans nous mettre à même d’articuler un chiffre quelconque pour la partie échappée au pillage.

Quant aux biens mobiliers des émigrés, on sait ce que leurs ventes ont produit certaines années isolées ; mais de chiffre total on n’en trouve nulle part.

Malgré l'obscurité qui règne relativement à la valeur des objets mobiliers de toute nature, provenant tant du monde ecclésiastique que des émigrés, on est d’avis, suivant les comptes de Ramel, de la fixer à environ 200 ou 250.000.000.

Et si maintenant nous faisons, d’après ce qui