Le Comité de salut public de la Convention nationale
LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 319
ce que Barère appelait « la diplomatie du canon et de la victoire ». — « Soyez bien convaincus, disait-il encore, que notre diplomatie réside tout entière dans l’intérèt commercial et la foi des traités pour les puissauces neutres ; dans les fonderies de canons, dans les fabriques de fusils et de salpêtre à l'égard des puissances continentales ; et dans les ports, les arsenaux et les chantiers de construction pour les puissances maritimes (1). » En d’autres termes, agir sur les neutres par l’intérêt, sur les grandes puissances en leur opposant de bonnes armées, et sur l’Angleterre par une excellente flotte, tel est le but que Barère assignait pour le moment à notre diplomatie.
A un membre qui trouvait trop sévère le décret décidant que les Français useraient de représailles en pays ennemis, leComité répondait : « Nous ne voulons être ni des barbares ni des cannibales, mais nous devons nous défendre ; d’ailleurs, quand, en Vendée, nous brülons nos propres villes et détruisons nos compatriotes, oserions-nous nous montrer plus humains pour nos ennemis? — Si nous avions la foudre, nous nous en servirions contre eux (2)! » Il avait une superbe confiance dans l'avenir : « L'Univers est intéressé à notre conservation, disait Robespierre... Au reste, dût l'Europe entière se déclarer contre vous, vous êtes plus forts que l’Europe. La République franÇaise est invincible comme la Raison, immorteile comme la Vérité (3)! »
) 44 nivôse an II. Septembre 1793.
( (2) (3) Rapport du 7 septembre 1793.