Le Comité de salut public de la Convention nationale

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entre avec ses partisans, dont quelques-uns, à vrai dire, manquent de notoriété, bien qu'ils aient tous fait partie du Comité dedéfense,soitcomme membresactifs,soit comme suppléants : ils n’en seront que mieux disposés à suivre son inspiration. Les plus connus même Lindet, Cambon, Barère, lui laissent la direction du Comité jusqu’au jour où la question de la Gironde se pose nettement. En cette circonstance, Danton et son ami Delacroix, tout à fait hostiles aux Girondins, se séparent de leurs collègues plus indécis, qui se rangent autour de Barère. Cette scission est funeste à l'autorité morale du Comité et de son chef.La négligence et le manque de ténacité de Danton, et surtout le progrès des idées de violence amenèrent la dislocation complète du Comité dantoniste (4).

Il suffira de dire quelques mots de chacun de ses membres.

Georges-Jacques DANToN était né en 1759 à Arcis-sur Aube, où son pèreétait procureur du bailliage. Après avoir étudié les humanités chez les Oratoriens de Troyes, il fit son droit à Paris et acheta une charge d'avocat aux conseils du Roi (1787). Il accueillit la Révolution avec ardeur, fut élu membre de la Commune de Paris aux élections complémentaires de janvier 1790, et, en 1791, substitut du procureur de la Commune. L’au-

(1) Une lettre du 27 juin 1793, adressée par Beaumarchais à Danton, nous montre la place que ce dernier tenait au Comité du salut public : « Depuis trois jours, prêt à partir, je passe une partie de mon temps à chercher le moyen de prendre personnellement congé de vous sans pouvoir vous rejoindre. À peine, me dit-on, venez-vous depuis quelques jours au Comité de salut public, où pourtant je n'ai pas aperçu, depuis deux mois que j’y monte la garde, qu'on y prenne un part sur rien ‘de regardé comme important sans vous l'avoir communiqué. » L. Lintilhac. — Beaumarchais inédit. Revue des Deux-Mondes du der mars 1893. :