Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 37

il ne manquait cependant ni d’activité, ni d'esprit de décision, et plusieurs fois, aux heures critiques, la Convention lui confia le soin de la défendre, par exemple au 9 thermidor.

Guyron-MoRveau appartenait à la magistrature et avait été avocat général au parlement de Dijon, sa ville natale; il donna sa démission en 1782 pour se consacrer à l’étude des sciences et surtout de la chimie, En 1789, il adopta les idées nouvelles et fut nommé procureur général syndic du département de la Côted'Or, qu'il représenta à la Législative et à la Convention. C'était un savant et un administrateur. Il avait 56 ans et était le plus âgé des membres du Comité : Danton était le plus jeune (34 ans).

Camson, né à Montpellier en 1754, s’occupait de commerce avant la Révolution. Officier municipal desa ville natale en 1790, ilfutenvoyé à la Convention par les électeurs de l'Hérault. Sa compétence en matière financière luiassignait une place plutôtau Comité des finances qu’au Comité du salut public. Il y apporta une activité empreinte d'une certaine raideur dontil ne se défit jamais.

On peut en dire autantde Robert Lixper, avocat normand né à Bernay en 1743, représentant de l'Eure à la Législative et à la Convention. Deux actes le désignèrent à l'attention de ses collègues : il rédigea l'acte d’accusation de Louis XVE, et il proposa d'établir le tribunal révolutionnaire. Il acquit ainsi une réputation de cruauté qui le fit qualifier par ses adversaires d'Ayène révolutionnaire; en réalité, dans ses différentes missions, il se montra toujours partisan de la conciliation et de l’indulgence, et ne versa pas le sang. Il allait bientôt donner sa mesure dans l'administration des subsistances.