Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIG 51

ment. Barère présentera le projet, qu’il commence à rédiger. Cependant, Marat ayant fait sonner le tocsin, la foule se met en marche vers l’Assemblée ; une centaine de Montagnards étant venus à tout hasard, la séance commence. Une députation demande un décret d'accusation contre 27 Girondins. Legendre veut qu’on mette en arrestation tous ceux qui ont signé l’appel au peuple. Cambon s’y oppose : « Si pour avoir émis une opinion, dit-il, on faisait sauter la tête à un député, nous n’oserions plus ouvrir la bouche! » Marat insiste. Barère intervient. Il débute par un bel éloge du peuple de Paris, puis il fait décider que le Comité présentera dans trois jours un rapport sur les Girondins dénoncés et sur les moyens d'assurer la sécurité de la République.

Ce nouveau délai devait permettre de gagner du temps. Mais la Commune, dont les projets étaient bien arrêtés, n'en fixa pas moins l'insurrection au lendemain 2 juin, qui était un dimanche. On connaît la suite : Hanriot, avec 80.000 hommes et 160 pièces de canon, entoure l’Assemblée, dont les issues sont gardées. Les représentants sont anxieux. Barère arrive et lit, non le rapport décrété la veille, pour lequel il avait un délai de trois jours, mais un projet de décret dans lequel il était dit : « Le Comité n’a pas cru devoir adopter la mesure de larrestation ; il a pensé qu’il devait s'adresser au patriotisme et à la générosité des membres accusés et leur demander la suspension de leurs pouvoirs en leur représentant que c’est la seule mesure qui puisse faire cesser les divisions qui assiègent la République et y ramener la paix. » Isnard accepte, puis Lanthenas, Fauchet, Dussaulx; mais Barbaroux et Lanjuinais refusent avec indignation. Marat profite de la surprise causée par ce refus pour demander l’arrestation des Girondins: