Le Comité de salut public de la Convention nationale
HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 57
née »; la Vendée s'étend, toutes les grandes villes et une partie des départements sont en pleine révolte; à Lyon, le royaliste de Précy est mis à la tête des rebelles. On rejette toute la responsabilité sur le Comité de salut public. Un membre demande que la loi qui ordonne dele renouveler chaque mois soit exécutée; un autre, qu'on le réduise à neuf membres ; un troisième, qu'il s'occupe de moins d'objets pour réserver tous ses soins aux grandes questions d'intérêt général. Camille Desmoulins dit « que c’est sous son règne que sont arrivés les désastres les plus humiliants pour la République »; il ne l'accuse pas de trahison, mais d'incapacité; il demande qu’il soit renouvelé, « qu'il ne s’érige pas en chambre haute et qu’il ne royalise plus ses fonctions ! »
Devant cette explosion d’attaques, Jeanbon SaintAndré monte à la tribune. Il dit que si le Comité ne possède pas la confiance de la Convention, il ne faut pas le changer, mais le détruire ; il n’a jamais eu « le ridicule orgueil de vouloir se former en Chambre haute ; il n’a jamais oublié qu'il n’est que l’émanation de la souveraineté nationale... On se plaint du secret qu’il met dans ses délibérations ; l'importance des questions qu'il traite l’exige.. Encore une fois, si le Comité est mauvais, anéantissez-le, mais si vous voulez le conserver, ne l’avilissez pas ! Voilà la réponse que je voulais faire à Camille ! »
Le discours de Saint-André produit une vive impression sur l’Assemblée, et la « diatribe de Camille » est à son tour vertement attaquée; il sied bien à Camille, fait remarquer Delacroix, de critiquer le Comité, lui qui n’assiste jamais aux séances de la Convention ! C'est parce qu'on n’a pas choisi son ami Arthur Dillon qu'il était venu proposer pour le commandement de