Le Comité de salut public de la Convention nationale

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doute, nos échecs étaient dus à l’insuffisance de l'effectif des troupes et à leur désorganisation ; mais onles altribuait aussi à l'incapacité des membres du Comité s’occupant spécialement de ces questions : l'avocat Delacroix, incompétent et peu assidu aux séances ; l'officier Delmas, qui n'avait que des talents ordinaires, et Gasparin, entré depuis peu, et souvent malade. Mais la raison la plus sérieuse du mécontentement des Montagnards était l'attitude presque désapprobatrice du Comité pour le 31 mai, et sa modération à l'égard des révoltes girondines. .

C'est sur ces deux points qu'on l’attaqua. Le 4 juillet, Taillefer critiqua la mollesse du Comité dans la répression de la révolte normande, et fit rendre unesorte de vote de défiance par la Convention, bien que SaintAndré affirmàt qu'on avait pris desmesures qu'il croyait mauvais de divulguer. Un autre membre se plaignit ensuite des nominations faites par le ministre de la guerre, et Chabot fit remarquer avec aigreurque le vrai coupable n'était pas le Conseil exécutif, mais le Comité desalut publie, ou plutôt quelques-uns de ses membres, en particulier Delmas. « Le Comité, fit observer Delmas, ne nomme personne, il présente seulement des candidats à la Convention, qui les accepte ou les refuse. » Cette réponse spécieuse ne désarma pas les meneurs.

Un nouvel assaut lui fut donné le 6 juillet. Enfin, arrive la séance du 10: juillet, qui devait être décisive. La surexcitation est à son comble. Catherine de Russie vient d'interdire l'entrée de ses Etats aux marchandises françaises, tant que l'autorité légilime ne sera pas rétablie; le général espagnol Ricardos adresse au peuple français un manifeste dans lequel il s’élève contre la tyrannie d’une Assemblée « illégale, usurpatrice et effré-