Le complot de Sarajevo : (28 Juin 1914) : étude sur les origines de la guerre : (une carte)

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plus tard. L'homme à la casquette se jeta dans Ja rivière. Je me penchai à la fenêtre, À ce même instant une détonation retentit. Je ressentis alors une douleur au visage et je retombai dans la chambre. On s’aperçut plus tard que j'avais le tympan brisé et que j'étais légèrement blessée au-dessus de l’œil. »

Il ressort de ce récit d’un témoin oculaire qu’il fut lancé deux sortes de bombes, la première, petite et inoflensive, semblable à une lanterne de poche, destinée à l’Archidue; la seconde, plus grosse, à détonation puissante, devait donner à l’attentat une apparence de

gravité (). Il en résulte que le mémoire

adressé par le gouvernement austro-hongrois, le 23 juillet 1914, comme complément à l’ultimatum à la Serbie, est mensonger lorsqu'il affirme que « les bombes étaient des grenades à main provenant du dépôt de munitions de l’armée serbe à Kragujevac. » Ce témoignage nous apprend en outre que, si l’endroit où devait passer le cortège avait été tant soit peu surveillé, les deux meurtriers eussent été incapables d'accomplir leur forfait puisque la rue était absolument déserte.

(? La déposition du maréchal Potiorek analysée dans l’ouvrage de propagande autrichienne (Sérajévo, Wyss, éditeur, Berne, 1917, p. 111), confirme les assertions de Mme Dimovic à ce sujet.

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