Le culte des Théophilantropes ou adorateurs de Dieu et amis des hommes, contenant leur manuel, leur catéchisme, et un recueil de discours, lecteurs, hymnes, et cantiques pour toutes leurs fêtes religieuses et morales. 1-3

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ceux que le vulgaire croit des êtres bien fortunés. Les aïguillons secrets de l'ambition, les inquiétudes de la vanité, les supplices lents de l'ennui, vengent cruellement lindigent de ceux qui le méprisent ou qui loppriment.

Dans une pareille société, l’homme d'une condition obscure, écrasé sous les vexations et les dédaïns des hommes puissans, est aigre, brutal et sans mœurs; il gémit dans la misère et fait à tout moment une comparaison chagrine de son état laborieux et pénible avec celui des riches qu’il suppose très-heureux. Il imite autant qu’il peut leur vanité et leurs travers, et, par ses eMorts impuissans, il ne fait que redoubler son malheur. Étranger à la raison, à la morale, ïl suit en aveugle les impulsions d’une nature inculte, et cherche souvent dans le vice ow dans le crime Îe bonheur que ses chefs ne savent pas lui procurer.

Les nations ont toujours été, elles seront toujours les victimes de leur perversité. Pourquoi voit-on des peuples enrichis par le commerce, possesseurs de contrées immenses, et néanmoins toujours avides, inquiets, mécontens, tourmentés sans relâche de mouvemens convulsifs? C’est qu’on ne jouit de rien sans la vertu; c'est que tout devient poison pour les hommes sans mœurs qui abusent des biens les plus précieux. Sous un embonpoint trompeur, les nations corrompues cachent souvent les maladies les plus cruelles,