Le culte des Théophilantropes ou adorateurs de Dieu et amis des hommes, contenant leur manuel, leur catéchisme, et un recueil de discours, lecteurs, hymnes, et cantiques pour toutes leurs fêtes religieuses et morales. 1-3

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Notre siêcle, si fertile en grands événemens et en hommes célèbres, devait sur-tout préparer’les esprits à Pétablissement de la religion naturelle: ses principes retentissaient dans presque tous les ouvrages du génie: la superstition les taxait d’imepies; elle armait contre eux les préjugés et les violences du despotisme: mais, vains eMorts! les traits de lumière étaient lancés ; et, réunis en faiseeaux, ils devaient produire cet éciat frappant dont la destinée était d'éclairer l’univers.

Encouragés par ce progrès de la raison humaine et par les lois qui assuraient la liberté des cultes, quelques hommes, tous pères de famille, tous amis de leur pays et de leurs semblables, osèrent enfin tenter de donner de la réalité à ce qui, jusqu'alors, n'avait existé qu’en spéculation et dans les vœux de la philosophie: ïls résolurent d’éia. blir pour eux et leurs familles le culte de la religion naturelle.

Oh, que les premières réunions de ces hommes furent rouchantes ! Qui pourra jamais oublier ce silence religieux, ce recueillement profond, cette unanimité d’adorations et de sentiment qui accompagvait l'exposition simple des devoirs de la motale ? alors l’enceinte de leurs exercices était plus resserrée qu’elle ne Vest aujourd’hui; alors de vastes temples, et les empressemens d'une foule tumultueuse et agitée par différentes passions, n’en imposaient pas à la timide inexpérience de ceux qui étaient chargés de porter la parole.