Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA CAPITALE ERRANTE 85

ils n'étaient déjà plus cent! — avaient pour leur part subi le feu de go obusiers, Les 305 allemands avaient commencé par crever les yeux des batteries serbes en jetant bas les deux projecteurs français. Leurs pièces démontées, les fusiliers n'avaient quitté leurs positions que le troisième jour, alors que déjà l'infanterie bavaroise perçait les lignes serbes. L’écrasante supériorité de Mackensen replongea la Serbie dans l'angoisse.

L'arrivée des premiers prisonniers allemands, coïncidant avec l’arrivée des premiers prisonniers bulgares, ranima quelque peu les courages. On se montrait les Prussiens intraitables, provoquants, hautains jusque dans la défaite. Les Bulgares, par contre, läches, patelins, de loups se faisant agneaux, appelant leurs gardiens leurs frères et mendiant du tabac à la foule.

L’amertume, cependant, s’emparait des cœurs. Les tristes fautes de la Quadruple Entente hantaient les mémoires. Et cet homme d’État britannique qui en pleine