Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

CHAPITRE IX

LA DERNIÈRE ROUTE DE SERBIE

Le 26 octobre, je quittais Nisch en pleine évacuation. J'allais tenter de sortir du pays assiégé pour rejoindre l’armée francoanglaise de Salonique. L'arrivée des Alliés apparaissait alors comme le miracle qui seul pouvait encore sauver le tragique royaume. Pour aller à la rencontre de ce miracle, je m’engageais sur la dernière route de Serbie, l’unique chemin par lequel, à travers l’Albanie, le pays de Karageorges pouvait encore faire entendre à l’Europe son cri désespéré. Six cents kilomètres séparent, à vol d'oiseau, Nisch de Monastir.

Pour franchir la distance, le plus simple est de ne compter que sur la solidité de