Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

128 LE DRAME SERBE

tuation il suffit de traverser Negotin, puis Kavadar, villages aux maisons turques qu'habitent des Macédoniens secrets amis du tsar Ferdinand. Il faut aussi atteindre la Gerna, suivre de là l’incessante offensive adverse contre Cicevo, contre Mirzen, contre le pont de Vozarci. Il faut enfin, au soir de la journée sanglante, s'asseoir à la table d’un quartier de division où les officiers d'état-major arrivent l'un après l’autre des différents points du combat et où il reste toujours quelque place vide, celle de celui qui ne reviendra plus.

L'armée d'Orient savait dès le jour de son débarquement qu'elle arrivait trop tard et que les Serbes déjà pliaient sur le Danube. Néanmoins, sitôt sortie du navire, une première unité monta dans le train. C'était une compagnie du génie. Elle ne dépassa pas Uskub. Les Bulgares avaient coupé la voie à hauteur de Vrania, barraient la route. Les sapeurs rebroussèrent chemin, On allait porter secours à l’armée amie et l’on se sentait dans l'impossibilité deluidonnerla main.