Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA BATAILLE DE LA CERNA 151

dure encore dix minutes. Puis soudain, des deux côtés, silence tragique. En face de nous, sur la crête, la batterie est morte. La nôtre ne vaut guère mieux. Sur notre gauche, les cris de « Hurrah ! » retentissent. Il y a de larges flaques de sang sur la ne

Les Bulgares nous arrivaient dessus, par petits groupes, mais mal défilés. Sur cette gauche de la Cerna, nos pioches avaient rencontré le roc à 50 centimètres de profondeur. Nos tranchées pouvaient tout Juste abriter un homme dans la position du tireur à genoux, Nous nous accroupimes. Seuls nos casques dépassaient le parapet fait de pierres. Notre fossé, perpendiculaire à la rivière, commandait un petit sentier conduisant à la colline 208. De notre abri, j'avais une vision nette du terrain qu'abordaient les Bulgares. En même temps Je pouvais me rendre compte de ce qui se passait sur notre arrière, de l’autre côté du cours d’eau.

Les adversaires donc, avec de grands