Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

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prairies d’asphodèles, les doux soirs de Corfou, l'ile enchantée! Il faut retourner vers la guerre, vers le sang, vers la mort, vers le choc des baïonnettes contre les poitrines! Les pays aux verdures tendres ne sont point pour vous! Debout! Nous partons reconquérir les terres hautes et froides de la Vieille Serbie où jamais l’oranger ne poussa et où seuls peuvent croître les chênes aux troncs rugueux! » Voyez-vous, monsieur, il y a des soirs où j'ai peur qu'à force de souffrances leur âme brisée refuse de se remettre en route vers la bataille! Songez donc, voilà quatre mois qu'aucun de nos soldats n’a chanté!

La cloche d'un monastère de femmes grecques bâti dans une île minuseule, au centre de la lagune, égrena dans l’air calme l'heure de la prière du soir. A l'horizon le ciel pâlit sur la mer, les contours de la côte se firent imprécis. La nuit venait. Dans l’ombre des bois d'orangers, des formes se glissèrent, suivant notre marche sur le chemin ,