Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LUTTE CONTRE LES ALLEMANDS INVISIBLES 53

avec des gestes brusques. On sait que l'artillerie du Danube vient d’être appelée en hâte vers le front bulgare. Les fantassins, inquiets, tournent la tête vers les positions qu'ils savaient occupées jusque-là par les canons français, ces canons dont leurs servants étaient si fiers qu'ils les paraiïent de fleurs pour traverser les villes. Déjà les obscurs combattants pressentent. L’und’eux m'a dit : « C’est la faute aux politiciens ! » Il faut défendre et la Drina et la Save, et le Danube, et le département du Négotin, et la trouée de Pirot et le Vardar. Il faudra peut-être défendre en plus la Silnitza, si la révolte albanaise éclate. Il faut diviser ses forces, son infanterie, sa cavalerie, son artillerie. Il faut couper en deux son unique escadrille d'aviation. L'heure est tragique. La menace est partout.

Et les Français qui n'arrivent pas!

Quand donc les Alliés viendront-ils ? Ah | la terrible, l’angoissante question qui est ici sur toutes les lèvres, qui vous arrête dans les rues des villes, sur les routes des