Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

198 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Paris et à Milan, au centre des deux « républiques sœurs » , que le contre-coup s’en fit le plus vivement sentir. Les Cisalpins, informés les premiers de l'événement, donnent dans leurs journaux libre cours à leur indignation.

« Le général Duphot, lit-on dans le Journal du

Écartez un poignard impie ;

Mars, Vénus, défendez ses jours! Ses jours sont chers à la Patrie, Sont chers aux fidèles amours. Ah! si remplissant ta carrière

Tu trompais la main meurtrière, Quel laurier t'attend aux combats! Fier des regards de l’Italique,

Tu dois du trident britannique Abaïisser l’orgueil sous tes pas.

Où suis-je? l’airain sacrilège Viole un asile de paix;

La superstition l’assiège,

Pousse un cri, dirige les traits. Le héros franchit les barrières, Et lorsqu'au monstre sanguinaire 11 n’opposait que sa vertu,

A l'aspect des dieux domestiques Son sang a rougi les portiques Où son trophée est suspendu.

Où court cette femme éplorée,

Le sein nud, la mort dans les yeux, Et d'une main désespérée Arrachant l'or de ses cheveux! Tigres, à sa douce jeunesse,

À ses beautés, à sa tendresse,

Cet autre Alcide fut promis.

Il tombe et sa voix expirante Murmura le nom de l’amante

Qui répond, hélas! par des cris.