Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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mère épuisée ; n'attendez rien que de vousmêmes; votre courage nous paraît une barrière suffisante», elle avait dû se suffire à elle-même et suppléer à tout. Et puis le haut commandement, confié à des chefs improvisés, gêné par l'ingérence constante des représentants du peuple, n'avait pas été à hauteur de sa tâche. C'était, au reste, un honneur peu recherché que celui de commander cette armée sacrifiée et toujours battue à une époque où il fallait vaincre sous peine de mort, ou, suivant le mot de Kléber, le brevet de général équivalait à un passeport pour l’échafaud. L'arrivée de Dugommier avec d'importants renforts, le 16 janvier 1794, changea l'état des choses. A l'inverse de la plupart de ses prédécesseurs, le nouveau commandant en chef de l'armée des Pyrénées-Orientales était un vieil officier de carrière qui venait de donner au siège de Toulon la mesure de son expérience et de ses talents. Ses premières lettres au Comité de salut public disent sa stupeur devant la détresse de ces soldats démo-

ralisés, en proie à une indiscipline inouïe,