Le général Maupetit : discours de réception prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance publique du 9 juillet 1895

À LE GÉNÉRAL MAUPETIT

l'audace de croire que je le remplace et je ne vous offrirai ni des sonnets immortels comme les siens, ni quelque œuvre de puissante imagination comme lant d’autres pourraient en créer.

Je ne suis qu'un humble chroniqueur, un compilateur amassant des matériaux pour les écrivains, et mon talent ne s'élève pas au-dessus de l'art de faire des biographies, travail facile, qui n'offre de difficultés que lorsqu'on veut être exact el précis, travail considérable néanmoins, qui m'a pris les Lois quarts de ma vie.

C’est donc une biographie que j'aurai l'honneur de mettre sous vos yeux ; une biographie lyonnaise, une esquisse rapide, pour laquelle je réclamerai votre bienveillance que votre bonté ne me refusera pas.

Une biographie, oui: mais ce ne sera pas celle de notre si regretté Soulary.

Trois fois déjà on n'a demandé la vie de cet homme simple, timide et doux ; trois fois je l'ai donnée et je me garderai bien de vous présenter encore des récits qui ont paru dans des livres, des revues où des journaux. Mais les sujets ne manquent pas dans notre histoire locale et il ne faut pas creuser profondément celte mine pour y trouver des richesses et des trésors.

A Lyon, le mérite est modeste : il se cache avec autant de soin, qu'ailleurs 1l se montre au grand jour. Parfois même on loublie; tandis qu'au loin nous voyons jusqu'à la médiocrité escalader les tréteaux et les cent voix de la presse acclamer des nullités dont l'histoire n'aura pas à s'occuper.

Sait-on que Lyon a donné le jour à vingt ou trente généraux de premier ordre qui, partis simples soldats, ne sont pas revenus généraux anglais, comme un de leurs collègues, mais sont morts à l'ennemi, sous le drapeau de la France, en

couvrant la frontière menacée et en donnant leur vie pour