Le général Maupetit : discours de réception prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance publique du 9 juillet 1895

LE GÉNÉRAL MAUPETIT 7 üillerie, ce fut le 9° dragons qui eut l'ordre d'achever les blessés.

Le colonel protesta vainement contre ce service. On répondit à ses observations en le faisant arrêter, et, de la prison, il eût passé à l’échafaud, si son régiment, si l'armée régulière et surtout les Volontaires de l'Aude n'eussent réclamé. On le remit en liberté, mais on décida, punition ou non, que le régiment quitterat Lyon dans un bref délai. C'était combler le vœu de tous.

On comprend que. si le colonel, étranger à notre ville, avait été exaspéré du rôle qui lui avait été attribué, Maupetit en avail été plus désespéré encore. On peut deviner aussi avec quel empressement il attendit l'ordre qui devait éloigner le 9° dragons de nos ruines.

Ce départ eut lieu enfin. En apprenant qu'on allait passer les Alpes, le malade se sentit renailre. Il s'enfuit plütôt qu'il ne partit, el un autre théâtre lui rendit aussitôt ses forces, son audace el son activité.

On sait quelle gloire l'armée française trouva en ltalie, sous Bonaparte, et comme la France tressaillit à ces noms nouveaux de Mondovi, de Lodi, ou d'Arcole. Mais si le génie triompha dans ces batailles, quelle aide ne trouvat1l pas dans l'héroïsme des soldats? Le 9° dragons se Hit admirer entre tous, et le lieutenant Maupetit fut si souvent cité parmi les plus audacieux que, le 28 septembre 1798, ie vendémiaire an VII, il reçut la plus haute récompense qui fût alors décernée à l'armée. Ce jour-là, devant les représentants de la nation réunis, les chefs accourus, la foule enthousiaste, après le récit publie de combats dignes de l'antiquité, le président du Directoire déclara que : « Le capitaine Maupetit avait bien mérité de la patrie !»

Paroles dignes de Sparte! L'Assemblée entière applaudit, les journaux annoncèrent la nouvelle, et l'armée d'Italie