Le général Maupetit : discours de réception prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance publique du 9 juillet 1895

6 LE GÉNÉRAL MAUPETIT Jalousie de ses camarades qui n'en restèrent pas moins de fidèles amis.

Ici, Maupetit traversa une époque si douloureuse qu’elle jeta un voile noir sur tout le reste de sa vie.

De la Vendée, il fut envoyé à Lyon, dont le siège commençait : Lyon, sa ville natale, où sa famille habitait. Son âme fut brisée à la vue de cette lutte fratricide et son énergie succomba devant le spectacle qu'il avait sous les yeux. I fit bonne contenance d’abord et soutint sa réputation ; mais à la première bombe qui brilla sur sa ville bien-aimée 1l s'évanouit et tomba de cheval.

On crut d'abord qu'une balle lyonnaise l'avait mortellement frappé ; on se précipita autour de lui, on l'entoura. On eut vite connu que l’émotion seule l'avait renversé. Le major et les officiers déclarèrent qu'il était grièvement blessé. On le fit porter à l'ambulance où 1l fut pansé et médicamenté avec un grand luxe d’empressement et de soins. Tout le régiment connut le même jour ce mensonge sublime; il ne fut jamais trahi.

Ses chefs, d'ailleurs, avaient si bien compris ce sentiment douloureux qu'ils le partageaient en partie. C'était malgré eux que la plupart étaient là. Ils savaient aussi que les parents de Maupetit étaient enfermés dans la ville en flammes. Quand la Convention eut triomphé, Maupetit apprit qu'une de ses tantes avait été luée par une bombe dans la maison paternelle. C'en était trop pour son cœur. Il fut atteint d’une maladie de découragement et de désespoir qui mit ses jours en danger. Il fallut toute la Lendresse, lous les soins de sa famille pour le rétablir et le sauver.

Le malheureux lieutenant et son régiment furent soumis à une plus rude épreuve encore.

Dans les exécutions qui eurent lien aux Brotteaux.

après le siège, quand on eut remplacé la guillotine par l'ar-