Le Général Moreau (1763-1813)
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l'armée du prince, et, sur sa droite, par Froelich, un lieutenant de Latour, tandis que devant lui se trouvait Latour en personne.
La situation était difficile; elle n'était pas extrême, comme on l'a prétendu. En effet, exposée à être enveloppée par plusieurs corps, mais par des corps éloignés les uns des autres, plus forte, d'ailleurs, que chacun d'eux en particulier, établie sur un point central, l'armée du Rhin, composée encore de plus de soixante mille soldats d'élite, n'avait qu'à attaquer en toute hâte, sans laisser aux Autrichiens le temps de coopérer à une action commune contre elle. A cette condition le succès était probable. Moreau le vit. Tout d'abord, il résolut de se débarrasser de Latour qui le serrait de plus près. À cet effet, il prit des dispositions fort habiles et l'écrasa à Biberach, le 2 octobre, grâce au concours énergique de Desaix et de Gouvion Saint-Cyr, l'un des plus remarquables tacticiens de l'époque.
Dans ce pays montueux et boisé, le corps de Latour, mal placé,était adossé à un ravin, celui de la Ryss. Ses trois divisions tenaient,