Le Général Moreau (1763-1813)

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réflexion savante et la sagacité, pour le sangfroid imperturbable dans les situations les plus difficiles, pour l'éclat du courage, enfin : pour la simplicité des manières et l'aptitude à gagner l’affectueuse confiance de ses compagnons d'armes. Même il poussait trop loin la familiarité avec ses principaux officiers et prenait trop aveceux le ton de la camaraderie. À son quartier-général on discutaitlibrement sur toute question politique ou militaire. Des mésintelligences se produisaient, des coteries se formaient. Le général en chef ne savait pas les dominer. Faible de caractère, il manquait de l'autorité nécessaire à l’homme investi du commandement suprême.

Ce général prudent, calculateur, manœuvrier, se distinguait plus par l’habileté des dispositions dans les marches et dans les combats que par de vastes et hardies combinaisons de cabinet. D'une incontestable supériorité comme tacticien, il se montra stratégiste moins consommé. On l’appela d'abord le capitaine des sièges et des retraites. Effectivement, c’est surtout par des opérations de