Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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CHAPITRE SEPTIÈME. 5

duisent fréquemment en proverbes les maximes de sagesse vérifiées par une expérience journalière, sans manquer d'y ajouter le sel de cette critique vive et pénétrante qui est le propre de leur caractère.

Quelques citations suffiront pour nous convaincre que beaucoup de proverbes tsernogortses ne sont que la reproduction de ces dictons qui appartiennent, si l’on peut ainsi s'exprimer, à la langue universelle des sociétés humaines.

Un œil suffit au sage.

Ne crois pas plus au sourire du puissant qu'à celui du ciel : tous deux changent en un instant.

Qui se fie à l'heure présente facilement se trompe.

D'un pieu on ne fait pas une haie.

Tant qu'embaume la rose, chacun l’exalte.

Comme on fait son lit ainsi l'on dort.

Un bienfait reçu s’oublie vite.

A quoi bon un collier, s’il m’étrangle ?

Plus fort souffle le vent quand il va s'apaiser.

La concorde ne ruine pas la maison.

Toute merveille dure trois jours.

Dans les mains d'autrui un morceau paraît toujours plus gros. Qui fuit ne suit qu'une roule, qui poursuit bat cent chemins. 1 \

Il ne faut vouloir voler avant que poussent les ailes.

La chair est voisine de los, la terre voisine de la roche.

Mieux vaut pleurer avec le sage que rire avec l'insensé.

Envoie un fou à la guerre, puis assieds-toi et pleure.

Mieux vaut la concorde de quelques paresseux que la discorde d’une multitude.

Mieux vaut glisser avec les pieds qu'avec la langue.

Accouple-toi seulement avec qui peut t'appareiller.