Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
CHAPITRE HUITIÈME. 259
Le voyageur désireux de visiter fructueusement la Montagne-Noire, aura dû se précautionner de quelques recommandations auprès des consuls chargés de représenter à Trieste et à Raguse le pays auquel il appartient'. Muni d'une lettre officielle Gu officieuse, il pente alors en toute confiance s'adresser, à son arrivée à Cattaro, au représentant du Monténégro *, auprès duquel il est sûr de trouver les renseignements les meilleurs et les services les plus dévoués, en ce qui concerne les préparatifs à faire pour se rendre à Tsettinjé.
C'est le village de Scagliari, situé derrière Cattaro, entre la citadelle et la scala, qui a la spécialité des guides pour la 1 Montagne-Noire. Ceux-ci sont à la fois honnêtes, exacts, intelligents et hardis ; sous leur garde une femme même peut s'aventurer seule, sans aucune appréhension , dans les sentiers de la Tsernagore. Comme les montures de toute sorte ne peuvent pénétrer dans l'intérieur de la ville *, c'est au bazar monténégrin que se forment les caravanes à destination de Tsettmjé. Si l'on doit voyager à l'époque des grandes chaleurs, il est important de quitter Gattaro dès l'aube; car on peut amsi, tout en restant constamment pr otégé par la crête des montagnes, que le soleil ne dépasse que longtemps après son lever, franchir la moitié du chemin, sans avoir à supporter la réflexion des rayons solaires, renvoyés par-les surfaces nues et blanchâtres des rochers, et très-pénibles pour la vue. Du reste, peu
jte précaution est indispensable quand on se rend au Monténégro par £ > Kari d'Albanie. 2 C'est actuellement M. Pero Ramadanovitj. 3 I] en est de même dans toutes les autres villes de la Dalmatie, à l'entrée desquelles chevaux, mulets et voitures sont obligés de s'arrêter.