Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
CHAPITRE NÉUVIÈME. 297
et pour se rendre de là à la source de la Riéka, distante seulement d'une dizaine de minutes.
C'est là qu’au milieu d’un chaos de rochers Yvan le Noir avait construit sa forteresse; c'est encore là que, dans la mystérieuse caverne d’où sort la rivière, il dort, suivan{ la tradition tsernogortse, couché sur le sen des vilas, en attendant le jour où, suivi de ses chers Monténégrins, il ira reprendre aux usurpateurs et Cattaro et ces rives de l'Adriatique sur lesquelles s’étendit jadis le sceptre impérial de Serbie, et que revendiquent les jougo-slaves comme un légitime patrimoine.
À vingt minutes de la fabrique d'armes on atteint le bourg de Riéka, qui s'élève sur le bord même de la rivière, dont les eaux, mal contenues par un parapet msuffisant, envahissent quelquefois le quai construit par Danilo [# et les magasins des maisons qui le bordent. Une double rangée de beaux müriers fait de ce quai une sorte de promenade où se tient chaque samedi-un des bazars les plus importants du Monténégro : on y vient en effet de Vire, de Podgoritsa et même de Scutari. Dans ces jours de marché, Riéka offre un coup d'œil animé ét curieux, ‘et les étrangers devront choisir une de ces occasions pour le visiter, d'autant mieux que c'est alors seulement qu'ils pourront être sûrs de rencontrer une de ces londras à buit ou dix rameurs dont ils auroït besoin pour se rendre à Scutari, s'ils ont le projet de prendre cette voie pour quitter le Monténégro. Le bourg
comprend deux longues rues parallèles.et élagées, et un: certain nombre de petites ruelles en pente rapide ou en escaliers ; il est habité en païtie par des Monténégrins, et en partie par des natifs de Pin qui, en dehors d'un
etit négoce courant, y t uent à l’occasion de toute P 8 , q 16