Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE ONZIÈME. 323

voyant tout le parti que la principauté pourrait Grer d’un sol apte à toutes les cultures, le prince Dolgorouki promit d'intéresser à une question aussi importante pour le pays, quelques riches personnages de la Russie; mais, depuis celte époque, les choses sont restées au point où elles étaient alors; et, du reste, malgré l'intérêt sérieux

ui s'attacherait au défrichement complet et à l'irrigation de cette belle partie de la Tsernagore, au point de vue de la subsistance de la population entière, les Monténégrins ne tiennent que fort peu à transformer en créations utiles les obstacles stratégiques qui s'élèvent à chaque pas dans la plaine opulente, arrosée par la Zéta.

Aux largesses faites par l'envoyé du tsar, pendant son séjour en Tsernagore ‘, se joignirent de nombreuses décorations accordées aux chefs monténégrins, distinction plus enviée par eux que toute autre marque de la munificence impériale.

Les événements qui troublèrent, vers la fin de cette même année 1869, le cercle de Cattaro, eurent au Monténégro un retentissement nécessaire; mais ï serait inutile de discuter ici l'attitude prise par le chef de la Montagne-Noire, dans un conflit où le ministère présidé par M. de Beust joua imprudemment, contre une poignée de monfagnards insurgés, et l'honneur de l’armée autrichienne et la popularité du gouvernement dans les provinces serbes de l'empire. Disons seulement en passant qu’en cette circonstance le prince Nicolas, substituant une politique habile à l'impétuosité guerrière de ses gens, fut assez heureux pour échapper à cette double alternative : de manquer au devoir delareconnaissance envers un sou-

1 Du 28 mars au 13 avril, nouveau style.