Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
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permettre aux siens de s'élever jusqu’à lui dans une sorte de familiarité où le prince ne disparaît jamais. Est-ce le résultat du naturel, ou bien est-ce plutôt le fruit de cette étude persévérante de soi-même, de ses actes et de ses paroles dont parle Byron, quand il décrit son corsaire exerçant sa facite domination sur tout ce qui l'entoure : « Car Conrad avait appris à dominer la multitude par l'artifice qui sert de voile et souvent de défense à l’orgueil; son port était digne, et il possédait cet air de réserve qui semble éviter Le regard et commander le respect; l'aspect imposant et le coup d'œil fier qui repousse la familiarité indiscrète, sans pourtant manquer de courtoisie. C’est par ces moyens qu'il se conciliait l'obéissance *. »
Ennemi juré des sujétions de l'étiquette, quand les exigences de sa position ne les lui imposent pas, Nicolas 1% aime à fuir jusqu'à la représentation de sa petite cour pour aller respirer dans les forêts un air de complète liberté. Non-seulement incapable de se soumettre aux travaux absorbants de cabinet, mais encore de s’astreindre à une lecture de longue haleine, c'est à peine s'il accorde un rapide coup d'œil aux revues, aux journaux qui arrivent au palais, ou aux livres dont on lui fait hommage. Dans ce dédain apparent des œuvres de l'esprit, il semble que l'on va retrouver sur sa bouche
1 For well had Conrad learn'd to curb the crowd, By arts that veil, and oft preserve the proud; His was the lofty port, the distant mien, That seems to shun the sight-and awes if seen : The solemn aspect, and the high-born eye, That checks low mirth, but lacks not courtesy ; All these he wielded to command assent.
Bynox, the Corsair, canto I, xuI-