Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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mer six commissaires qui viendraient s'entendre avec les délégués du gouvernement, ils répondirent qu'ils ne voulaient fraiter que sur la montagne de Greben et avec un personnage de la famille de l'archiduc Albrech, qui seul ne les avait pas trompés et contre lequelils n'avaient pas pris les armes.

À Chateauneuf, le capitaine Franz voulait amener la population à prendre les armes contre les insurgés; mais tous répondirent qu'ils aimaient mieux périr ou voir de leurs propres yeux les troupes dévaster leur contrée que de marcher contre leurs frères. Le général Auersperg amena un riche propriétaire nommé Tchélovitj à se rendre à Knésélats avec deux citoyens de Risano. Mais quand les Krivosiani les virent arriver, ils les menacèrent de leurs armes ct demandèrent qu’on leur envoyàt le lieutenant-colonel Marco Voukovitj qu'ils connaissaient ef avec lequel ils pourraient discuter. Les jours suivants ils ravagèrent plusieurs communes, et les troupes qu’on dirigea contre eux ne purent les attendre.

L'année était près de finir et c'est à peine si l’on avait pu commencer à s'entendre avec quelques communes. Le capitaine Rendich qui avait succédé au chevalier Franz, demandait la remise de plusieurs chefs désignés par lui, mais qui tous avaient passé, pour se mettre à l'abri, soit la frontière d'Herzégovine, soit celle du Monténégro. Le 13 décembre, les insurgés ravageaientencore les environs de Châteauneuf et se retiraient ensuite en sûreté dans les montagnes.

Une entrevue eut lieu à Doliané entre le lieutenantcolonel Voukovit} accompagné de Marco Tchésovitj, et le principal chef des Krivosié, Yovo Radanovitch. Ce dernier, vieillard de soixante-quinze ans, encore