Le Monténégro

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Le prince Nicolas I* a déja mené à bien la plus grande partie de son œuvre civilisatrice. C'est à son génie, à son patriotisme si éclairé, qu'il appartient d'achever son œuvre, en dotant d'un impérissable bienfait sa noble et vaillante patrie.

Voici que le Monténégro, grâce à la direction sage et rénovatrice que lui imprime son souverain, entre résolument dans une voie largement tracée et est appelé à recueillir les fruits de tout ce qui a été si largement, si intelligemment semé depuis une trentaine d'années surtout. Des nations telles que celle-ci marchent vite et nous sommes appelés à voir le Monténégro devenir rapidement un des États les plus prospères de la péninsule balkanique où la prépondérance morale de son prince n’est pas discutée. Il est très écouté: les peuples civilisés sont doués d'un instinct assez sûr pour apprécier la valeur des hommes et deviner les motifs qui les font agir. Le prince Nicolas possède l'estime et la confiance des nations voisines, comme il possède l'amour de son peuple, et son prestige moral s’augmente encore de la force que lui donnent les deux puissantes amitiés sur lesquelles il peut compter sûrement: l'amitié de la Russie et celle de la France.

Le temps est passé où la Porte avançait en présence des plénipotentiaires de toutes les